De : Harut Sassounian. Le Dr. Charny démonte le négationnisme fallacieux du génocide du Prof. Gunter


De : Harut Sassounian. Le Dr. Charny démonte le négationnisme fallacieux du génocide du Prof. Gunter

  • 10-06-2013 13:48:20   | USA  |  Articles et analyses

De : Harut Sassounian
Éditeur de : The California Courier
Éditorial de Sassounian du 6 juin 2013
 
Le centenaire approchant, les responsables turcs et leurs compères
recherchent des approches plus subtiles pour nier le génocide arménien.
Comprenant que leur pratique passée de négation totale n’est plus
crédible, ils ont lancé une campagne plus sophistiquée qui vise à soulever
des questions subtiles sur le génocide arménien, pour semer les graines du
doute parmi les masses non-informées.
 
Il est peu habituel que je fasse référence à des critiques de livres dans
mes éditoriaux, mais je ne pouvais pas ignorer la façon magistrale dont le
Dr. Israel Charny, directeur exécutif de l’Institut de l’holocauste et du
génocide à Jérusalem, a démonté le livre du prof. Michael Gunter, l’Histoire
arménienne et la question du génocide, qui illustre la nouvelle approche
révisionniste de la négation du génocide.
 
Voici quelques courts extraits de la critique railleuse du livre de Gunter,
écrite par le Dr. Charny :
 
« C’est le MEILLEUR livre que j’ai jamais lu – ce qui signifie que c’est le
meilleur dans cet horrible monde des livres consacrés à des négations
ridicules et violentes de génocides factuels absolument avérés. C’est, par
conséquent, un ouvrage EXÉCRABLE…. C’est le meilleur travail
NÉGATIONNISTE que j’ai jamais vu jusqu’à présent, dans la mesure où il
est écrit avec une tranquillité et une fermeté dans le traitement des
questions, voire même comme s’il y avait une apparente justice dans la
représentation d’une gamme d’idées et d’opinions concernant les
problèmes, plutôt que des déclarations brutales assenant des vérités
uniques.
 
« Gunter, professeur à Tennessee Tech, débute le livre en révélant de
façon nette sa période d’enseignement significatrice en Turquie, et même
lorsqu’il dit ‘J’ai longtemps désiré présenter une analyse objective du point
de vue turc’, il indique clairement qu’il est bien du côté du négationnisme
turc du génocide arménien...
 
« Gunter est néanmoins un gentil négationniste qui nous jette
continuellement des os pour nous offrir un répit, et ce faisant, bien sûr, il
semble prouver et réprouver son objectivité annoncée. Ainsi, dans cette
même ‘préface’ toxique, il s’empresse de verser des larmes de crocodile
sur sa déclaration principale de négation : ‘Bien sûr, cela n’excuse en
aucune façon les terribles excès commis par les Turcs.’
 
« Le plus grand éloge de Gunter que je puisse sans doute faire, c’est que
contrairement aux autres grands négationnistes, il cite un grand nombre
de chercheurs et d’auteurs qui ont publié la grande littérature actuelle qui
confirme le génocide arménien – et j’ajouterai les génocides d’autres
peuples, outre les Arméniens, plus spécifiquement les Assyriens, les Grecs,
et les Yezidis, mais aussi les premiers agissements du gouvernement
ottoman vers un génocide potentiel des juifs en Palestine. En général, les
négationnistes fuient comme la peste les auteurs qui confirment qu’il y a
eu un génocide arménien.
 
« Comment notre intrépide chercheur ‘objectif’ conclut-il son livre ?
Naturellement, il veut être serviable, et aider à réfréner le négationnisme
qui alimente ‘une peur et une vengeance constantes’. Ainsi, il propose des
stratégies, en commençant par distinguer ‘la diaspora arménienne plus
riche’ qui se soucie tant des ‘allégations de génocide’ de ‘la nation en
Arménie’ et de ‘la réalité économique immédiate de l’Arménie.’ Oui, il veut
avoir grand coeur et il appelle la Turquie à aider l’Arménie avec ses
problèmes économiques, et ainsi selon l’éternelle realpolitik ‘la Turquie
pourrait commencer à diviser les deux acteurs arméniens.’ Mais tout ne se
perd pas dans la duperie. Le Gunter au grand coeur inclut aussi une
proposition à la Turquie, qui est d’ouvrir sa frontière avec l’Arménie,
qu’elle a fermée depuis tant d’années. »
 
Charny termine sa critique incisive en suggérant que le livre de Gunter «
devrait être étudié par tous les étudiants du négationnisme, en raison de
ses stratagèmes adroits pour le faire paraître juste, agissant
équitablement, citant une bourse qui couvre des points de vue divergents
et contradictoires, s’exprimant systématiquement avec douceur, et bien
sûr, appelant à la justice et à la paix, tout en organisant un travail
désarmant, trompeur et antihistorique, et anti-valeur-de-la-vie, qui devrait
effrayer toute personne soucieuse de l’intégrité des travaux intellectuels et
de recherches, et des valeurs profondes de la vie humaine. »
 
Donnant un dernier coup au négationnisme insidieux de Gunter, Charny lui
fait un éloge sournois : « Il fut une époque où les négationnistes étaient
des bouffons tellement évidents et sauvages, qu’ils affirmaient que le
gouvernement turc ottoman avait protégé et pris soin des pauvres
Arméniens exilés, durant leurs marches forcées hors d’Arménie... De plus
en plus aujourd’hui, nous avons toute une série de chercheurs reconnus
qui écrivent dans notre langue contemporaine et donnent leur avis au nom
de la discussion ouverte et de l’équité. Gunter peut certainement être
félicité, car il a accédé à la première place dans ce groupe. »
 
©Traduction de l’anglais C.Gardon pour le Collectif VAN – 6 juin 2013 –
www.collectifvan.org
 
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