Harut Sassounian. Une coopération mondiale est nécessaire pour faire face aux crises pan-arméniennes


Harut Sassounian. Une coopération mondiale est nécessaire pour faire face aux crises pan-arméniennes

  • 06-09-2015 15:16:46   | USA  |  Articles et analyses
Il y a eu un grave manque de coordination pour faire face aux grands problèmes mondiaux. Partout dans le monde, les Arméniens ont été la cible d’attaques à plusieurs reprises, et l’Arménie ou la diaspora ont à peine levé le petit doigt. Suite à l’occupation américaine de l’Irak en 2003, les Arméniens ainsi que des millions d’Irakiens ont subi des pertes immenses. Si garantir leur sécurité physique aurait été difficile, le gouvernement arménien et les Arméniens du monde entier auraient pu lancer une initiative organisée pour aider ceux qui ont tout laissé derrière eux en fuyant le pays. Malheureusement, rien n’a été fait pour aider les réfugiés arméno-irakiens qui se sont réinstallés en Arménie ou ailleurs. Heureusement, la réaction arménienne a été plus énergique pendant le conflit syrien, encore en cours. Le ministère de la Diaspora de la République d’Arménie a aidé les 15000 Arméniens de Syrie venus s’installer dans la patrie, tandis que les communautés de la diaspora ont activement levé des fonds pour aider les Arméniens démunis de Syrie. Cependant, l’aide fournie a été terriblement inadéquate par rapport aux immenses besoins des personnes restées en Syrie et de celles qui ont fui au Liban et en Arménie. Il pourrait y avoir des désastres inattendus déclenchés par l’homme ou naturels, tel que le tremblement de terre dévastateur qui a frappé le nord de l’Arménie en 1988 ; 25 ans après les Arméniens luttent toujours pour s’en remettre ! Et que dire de la menace permanente qui plane sur l’Artsakh ? Après des années de bluff, si le président psychotique de l’Azerbaïdjan lance un beau jour une attaque complète sur l’Artsakh, les Arméniens du monde entier sont-ils prêts à se précipiter à la rescousse de leurs compatriotes dans la patrie ? Bien que la responsabilité de la défense des frontières incombe aux forces armées des deux Républiques d’Arménie, les Arméniens de la diaspora ne devraient-ils pas avoir un plan d’urgence coordonné pour faire face à cette éventualité existentielle ? Tous les arrangements nécessaires devraient être pris à l’avance, afin que le jour de l’attaque, une contre-opération puisse avoir lieu immédiatement. Une autre question importante nécessitant l’attention immédiate des Arméniens, est la situation chaotique en Turquie et les possibles dangers qui guettent la communauté arménienne, en particulier :
 
1) Le désarroi total du gouvernement turc dû à la perte de la majorité parlementaire du parti au pouvoir, survenue récemment, et les nouvelles élections prévues le 1er novembre ; 2) Les bombardements répétés effectués par l’armée de l’air turque sur les régions kurdes dans le nord de l’Irak, et les affrontements violents entre les soldats turcs et les Kurdes en Turquie ; 3) Les critiques mondiales de la gouvernance autocratique du président turc Erdogan, son soutien aux terroristes de Daech et les mesures draconiennes prises contre les opposants politiques. C’est l’occasion idéale pour les Arméniens ne vivant pas en Turquie de se joindre au chœur international anti-Erdogan. C’est aussi le bon moment pour coopérer avec les millions de Kurdes opposés au régime d’Erdogan ; mais ce n’est pas le bon moment pour rester silencieux, lorsque le régime turc arrête Fatma Barut, la maire adjointe du district de Sur à Dikranakert. Où est le tollé contre l’arrestation arbitraire de cette courageuse Arménienne ? Il n’y a pas eu une seule plainte de quiconque en Arménie ou en diaspora ! La maire adjointe et sa famille était en Arménie le mois dernier pour assister aux Jeux pan-arméniens. À cette occasion, ils ont visité le Mémorial et le Musée du génocide à Erevan et ils ont rendu hommage au 1,5 million de martyrs arméniens. Les Arméniens du monde entier devraient aussi soutenir les jeunes du mouvement Nor Zartonk (Renaissance) à Istanbul, qui se battent contre vents et marées pour défendre les droits des Arméniens et des autres minorités en Turquie. L’un des activistes du groupe s’est plaint de ne même pas avoir eu le soutien moral de la diaspora, sans parler de l’Arménie. Les membres de Nor Zartonk, qui ont été physiquement attaqués par des extrémistes turcs, ont organisé des protestations au Camp Armen ces deux derniers mois, exigeant que le gouvernement turc restitue le camp confisqué à la communauté arménienne. Étant donné que les Arméniens sont dispersés de par le monde, ils pourraient être victimes d’autres incidents malheureux à l’avenir. Il est indispensable qu’un comité arménien, composé de représentants de l’Arménie et de l’Artsakh ainsi que des grandes organisations de la diaspora, développe des plans d’opérations pour des cas d’urgence affectant les Arméniens n’importe où dans le monde. Organiser des activités de financement et des réunions afin de mettre en œuvre des plans d’action devrait être fait avant, et non après, que des événements tragiques surviennent. Le Comité du Centenaire du génocide arménien, lors de sa prochaine conférence à Erevan, pourrait changer de nom et se transformer en un corps permanent pan-arménien qui gérerait tous les aspects des relations Arménie-Diaspora, en particulier les situations d’urgence.
 
 De Harut Sassounian
The California Courie
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