Un ancien coprésident russe du Groupe de Minsk accuse l’Azerbaïdjan d’être à l’origine des violations du cessez-le-feu


Un ancien coprésident russe du Groupe de Minsk accuse l’Azerbaïdjan d’être à l’origine des violations du cessez-le-feu

  • 27-10-2015 13:21:01   |   |  

Hayastani Hanrapetoutioun, Hayots Achkhar et Golos Arménii rapportent les propos d’un ancien coprésident russe du Groupe de Minsk, Vladimir Kazimirov, se trouvant à Erevan pour prendre part au forum des anciens étudiants du MGIMO, qui a imputé à l’Azerbaïdjan le non-respect du cessez-le-feu. Selon lui, dans les années 90, le Président azerbaïdjanais d’alors, Heydar Aliev, soutenait l’idée que le conflit n’avait pas de solution militaire et prenait des mesures pour consolider le cessez-le-feu. « Aujourd’hui, les actions de l’Azerbaïdjan correspondent-elles à cette politique du père Aliev ? La réponse est évidente: bien sûr que non ». L’excoprésident dit entendre souvent des critiques à l’adresse du GDM de la part de Bakou, tandis que le problème ne réside point dans le Groupe de Minsk, mais dans la position des parties impliquées. A son avis, l’Arménie et le HK sont aujourd’hui prêts à travailler pour trouver une solution négociée au conflit, ce qui ne serait pas le cas de l’Azerbaïdjan. « Les autorités azerbaïdjanaises d’aujourd’hui ne suivent même pas ce que disait leur leader natio nal, le père Aliev ».

Hayastani Hanrapetoutioun et Hayots Achkhar relaient l’avis d’un politologue russe d’origine arménienne, Andranik Mihranian, qui dit ne pas voir aujourd’hui des risques d’une nouvelle guerre dans la zone du conflit du HK : cela n’entre pas dans les intérêts et plans des pays de la région, ni dans ceux des grandes puissances. Nul ne souhaite un nouveau foyer d’opérations militaires dans la région, qui conduiront à de nouveaux flux migratoires. Selon lui, la rhétorique guerrière des autorités azerbaïdjanaises est au premier chef adressée à l’opinion publique intérieure. Selon le politologue, tous savent que le régime d’Aliev est « corrompu » et qu’il n’existe pas de traces de démocratie dans ce pays. Dans une telle réalité, il ne reste au pouvoir de Bakou que de jouer sur le nationalisme et de créer une illusion de reprise de la guerre. Mais comme toute guerre peut avoir une issue imprévisible, les autorités azerbaïdjanaises n’oseront pas la déclencher. Prié de commenter la vente d’armements russes à l’Azerbaïdjan, M. Mihranian a indiqué que ce sujet fait l’objet de discussions de toutes les négociations arméno-russes à tous les niveaux. Les collègues russes répondent chaque fois que l’Azerbaïdjan, qui possède des moyens financiers, peut acheter des munitions à d’autres pays et qu’en vendant des armes à l’Azerbaïdjan, la Russie n’oublie pas qu’elle est le garant de la sécurité de l’Arménie. Selon le politologue, l’Arménie acquiert de la Russie tous les systèmes de défense indispensables pour assurer sa sécurité. Et d’ajouter que la priorité militaire dans la région n’est point en faveur de l’Azerbaïdjan.  

Revue de presse de l’Ambassade de France en Arménie datée du 26 Octobre 2015

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