La Villa Empain appartient à la Fondation Boghossian du nom de cette grande famille d’origine arménienne qui n’a cessé d’aider la diaspora arménienne sur le plan social et culturel. Elle soutient ainsi le pavillon de l’Arménie à la Biennale de Venise qui a reçu cette année le Lion d’or.
On y retrouve le grand artiste Sarkis et son univers à la fois poétique et conceptuel qui entre en conversation avec toutes les formes d’art et d’histoire. Cette année à la Biennale de Venise, Sarkis, né à Istanbul et dont les parents étaient des rescapés du génocide, représente la Turquie, un choix audacieux et judicieux.
Rencontre entre cinéma et poésie
Né en 1938, installé à Paris depuis 1964, influencé par Jozef Beuys autant que par le cinéma, Sarkis a voulu se confronter à la Villa Empain à l’univers du cinéaste Sergueï Paradjanov, né à Tbilissi en 1924, mort en 1990, qu’il n’a jamais connu mais avec qui il se sent d’intenses affinités.
Egalement d’origine arménienne, le réalisateur vécut en URSS et s’est fait connaître par son film "Les chevaux de feu" et par son chef-d’œuvre, "Sayat Nova" (1968), consacré au poète arménien. Film somptueux, poétique à la manière des films de Pasolini et Tarkovski. Paradjanov était une personnalité forte, exubérante, qui fut emprisonnée pour son homosexualité.
La Villa Empain permet de découvrir son univers de plasticien avec ses collages et ses poupées faites d’objets les plus divers et qu’il présentait comme ses "films en raccourcis" quand, privé de caméra, il les réalisait en prison.
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