Le PM et le Ministre des Finances ont représenté devant les élus le projet de budget d’Etat 2016, qui est, selon les quotidiens, sans précédent par ses indices économiques modestes. Dans son discours, le PM Hovik Abrahamian a avoué que faire des promesses sur une croissance économique ou une amélioration des conditions sociales serait du « populisme » de sa part.
Selon Jamanak, depuis l’indépendance, c’est le premier budget d’Etat qui prévoit 8 milliards de drams en moins de revenus par rapport au budget précédent. En 2016, la dette extérieure de l’Arménie devrait atteindre 4,818 milliards de dollars, en d’autre termes, s’approcher de 50% du PIB. Le Gouvernement ne prévoit pas non plus d’augmentation des salaires et des retraites en 2016. D’après les prévisions du Gouvernement, la croissance économique devait atteindre 2,2% l’année prochain, tandis que l’inflation 4%. Le PM a expliqué ces sombres perspectives économiques par des développements géopolitiques globales. Le Ministre des Finances, Gaguik Katchatrian, a, quant à lui, reconnu que le Gouvernement avait d’ores et déjà du mal à collecter les recettes budgétaires et qu’au cours des 10 premiers mois de cette année, la collecte des rentrées budgétaires avait été sous-exécutée de 7%. Selon le Ministre des Finances, si ces tendances se poursuivent aussi l’année prochaine, le Gouvernement aura de quoi se préoccuper sérieusement. Pour 168 Jam, lorsque la sonnette d’alarme est tirée des premiers responsables économiques, la situation est plus sérieuse que l’on ne croyait. Les quotidiens rendent par ailleurs compte des critiques de Hrant Bagratian, ancien PM, qui a invité les autorités arméniennes à ne pas justifier cet état de l’économie par un contexte géopolitique global, notant que tous les partenaires économiques de l’Arménie envisageaient une croissance l’année prochaine (l’UE 2,1%, l’Iran 4,4%, la Turquie 3,5%, la Géorgie 3%, la Russie entre 0,5 à 1,5% si le prix du pétrole demeure inchangé). Il a imputé cet état déplorable de l’économie arménienne aux monopoles établis par les autorités, invitant celles-ci à imposer à leurs oligarques de faire des investissements dans le pays.