Jean-Pierre Kotchian : « Écrire pour ne pas oublier »


Jean-Pierre Kotchian : « Écrire pour ne pas oublier »

  • 20-11-2015 16:26:32   |   |  littérature

« J’ai écrit ce livre pour ma famille, pour que l’on oublie jamais d’où l’on vient ». Quand Jean-Pierre Kotchian évoque ses origines arméniennes, il a un sanglot dans la voix. « Je n’ai aucune animosité, mon seul désir c’est que le génocide soit reconnu ».

Ce génocide dont sa famille paternelle a tant souffert qui a entraîné le départ de son père de sa terre d’origine. Il raconte dans ce premier roman, Les montagnes Rouges, l’histoire de ce père né en 1912 à Ankara.

« Ses mots étaient comme une musique »

« Mon père vendait des chaussures rue Badouillère à Saint-Etienne, il avait une petite échoppe de cordonnier ». Jean-Pierre Kotchian évoque avec une grande sensibilité son enfance et la genèse de son livre.

« Souvent il me racontait les histoires du passé, j’avais 11 ans et je prenais un réel plaisir à l’écouter. Il avait des dons de conteur, une imagination débordante. Doté d’une très bonne mémoire auditive, j’enregistrais ses paroles. Ses mots c’était comme une musique qui résonnait et s’imprimait dans ma tête. Bien plus tard, à la fin des années 90, j’ai couché sur le papier tous ces souvenirs, et puis j’ai oublié ces feuillets glissés dans un livre sur l’histoire de l’Arménie. Il y a un peu plus de deux ans, alors que je discutais avec une amie à la maison, j’ai saisi le livre pour lui parler de l’Arménie et les feuillets sont tombés. J’y ai vu un signe. J’ai repris ces notes, j’ai fait des recherches historiques sur internet. Ma mère, d’origine grecque, qui a 94 ans aujourd’hui, avait elle aussi recueilli les paroles de mon père contant ses péripéties. C’est alors que j’ai commencé à mettre en forme cette histoire que j’ai voulu traduire en roman ».

« Le prix Lucien-Neuwirth, une grande fierté »

La suite, Jean-Pierre Kotchian la doit à un ami Bruno Testa, écrivain, qui le met en contact avec les éditions Utopia. Le livre est édité à 600 exemplaires au début de l’été dernier.

Présenté à la fête du Livre de Saint-Etienne, il est sélectionné parmi les nombreux manuscrits pouvant prétendre à un prix. Et c’est à sa grande surprise que Jean-Pierre Kotchian apprend qu’il a le prix Lucien-Neuwirth.

« J’étais à la soirée de remise des prix au centre de congrès de Saint-Etienne, loin d’imaginer que j’allais être appelé sur la scène. Lorsque j’ai entendu mon nom j’étais scotché, c’est comme si j’avais reçu un gros coup sur la tête. J’ai pensé à mon père, à l’Arménie et j’ai éprouvé une grande fierté de recevoir ce prix ».

Remis par les directeurs de France Bleu, la Tribune-Le Progrès en présence de la présidente du Club de la presse et de la communication de la Loire rédactrice en chef de France 3 Loire, le prix comble notre auteur stéphanois.

« D’emblée, le lendemain les gens sont venus à ma rencontre sous le chapiteau de la fête du Livre, c’était formidable. Aujourd’hui, je cherche un éditeur en Turquie. Je voudrais que le livre soit traduit en turc et en arménien » ajoute l’auteur qui n’en finit pas de faire à la fois des recherches historiques mais aussi généalogiques.

« J’ai retrouvé des Kotchian en Syrie il y a peu, je suis sur les traces de tous ces gens, ces cousins et amis, dont mon père m’a parlé et qui ont tous été disséminés par l’exode ».

 

Source : Le Progrès

 

 

 

 

 

 

 

e en chef de France 3 Loire, le prix comble notre auteur stéphanois.

« D’emblée, le lendemain les gens sont venus à ma rencontre sous le chapiteau de la fête du Livre, c’était formidable. Aujourd’hui, je cherche un éditeur en Turquie. Je voudrais que le livre soit traduit en turc et en arménien » ajoute l’auteur qui n’en finit pas de faire à la fois des recherches historiques mais aussi généalogiques.

« J’ai retrouvé des Kotchian en Syrie il y a peu, je suis sur les traces de tous ces gens, ces cousins et amis, dont mon père m’a parlé et qui ont tous été disséminés par l’exode ».

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