Près de 1.500 personnes appartenant à la minorité turkmène de Syrie ont fui vers la frontière turque pour échapper aux combats qui ont repris dans le nord-ouest du pays, a déclaré dimanche le gouverneur d'une région turque frontalière de la Syrie.

"A ce jour, environ 1.500 de nos frères et soeurs turkmènes ont rejoint notre région frontalière", a déclaré Ercan Topaca, gouverneur de la région turque d'Hatay, cité par des agences de presse turques. "Bien sûr nous sommes prêts à répondre à tous leurs besoins, surtout que l'hiver arrive," a-t-il affirmé, ajoutant que 575 tentes avaient déjà été envoyées ainsi que des couvertures, de la nourriture et de l'aide médicale.
Le gouverneur a ajouté que les autorités se préparaient à un éventuel nouvel afflux de réfugiés fuyant la région frontalière touchée, située au sud de la ville turque de Yayladagi à 50 km au sud d'Antakya, chef-lieu de la région d'Hatay.

La région est habitée par quelque 35.000 personnes - majoritairement Turkmènes mais aussi Arabes - vivant dans 15 villages. L'aviation russe, qui intervient depuis près de deux mois en soutien du régime de Damas, a bombardé cette semaine des villages turkmènes, la minorité turcophone de Syrie. Furieuse, la Turquie a convoqué vendredi l'ambassadeur de Russie pour le mettre en garde et exigé "l'arrêt immédiat de cette opération".

De leur côté, les combattants turkmènes, soutenus par la Turquie, ont lancé une opération terrestre dans le nord de la Syrie pour reprendre le territoire contrôlé par l'Etat islamique (EI).

Le régime islamo-conservateur turc a rompu avec le président Bachar el-Assad dès le début du conflit en Syrie en 2011 et accueille aujourd'hui sur son sol quelque 2,2 millions de Syriens qui ont fui la guerre civile dans leur pays. Quelque 250.000 d'entre eux seulement vivent dans des camps, les autres se sont installés dans les grandes villes du pays.

Les Turkmènes sont une minorité ethnique turcophone vivant côte à côte avec des populations arabes et kurdes. Leurs relations avec les régimes des syriens Bachar al-Assad et, avant lui, avec son son père Hafez, sont traditionnellement tendues. Les Turkmènes tentent depuis des décennies de sauvegarder leur culture en Syrie, résistant aux politiques d'assimilation arabes du régime de Damas, qui les a souvent considérés comme oeuvrant en faveur d'Ankara.

 

AFP

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