Iran: la Syrie au cœur de la visite de Poutine pour un sommet du gaz


Iran: la Syrie au cœur de la visite de Poutine pour un sommet du gaz

  • 23-11-2015 13:55:44   |   |  

Les deux grands alliés du régime syrien, l’Iran et la Russie, se retrouvent lundi à Téhéran à l’occasion d’un sommet des pays exportateurs de gaz auquel doit assister le président russe Vladimir Poutine.
 
Cette visite de M. Poutine intervient après l’adoption vendredi à l’unanimité par le Conseil de sécurité de l’ONU d’une résolution appelant les Etats membres «à prendre toutes les mesures nécessaires pour combattre l’organisation Etat islamique (EI) sur le territoire contrôlé par l’EI en Syrie et en Irak».
 
La résolution avait été présentée par la France après les attentats du 13 novembre à Paris, revendiqués par l’EI, qui ont fait 130 morts et quelque 350 blessés.
 
Samedi, la Russie, qui mène depuis fin septembre une campagne de raids aériens sur la Syrie contre des groupes armés rebelles, a bombardé intensément des fiefs de l’EI dans le centre et l’est du pays.
 
Moscou souhaite constituer une coalition internationale qui intègrerait l’Iran, la Jordanie et d’autres pays de la région, ainsi que les Occidentaux, afin de lutter contre l’EI.
 
Avant de participer au sommet des pays exportateurs de gaz au côté de huit autres chefs d’Etat et de gouvernement, le président russe rencontrera le guide suprême Ali Khamenei, la plus haute autorité politique et religieuse d’Iran qui est également chef suprême des armées.
 
Ce sera la seconde rencontre entre les deux hommes en huit ans, la première ayant eu lieu en 2007. Vladimir Poutine s’entretiendra également avec le président Hassan Rohani en marge du sommet.
 
Lors de ces entretiens, une «attention particulière sera accordée aux problèmes internationaux, compte tenu du conflit syrien», a déclaré un conseiller du Kremlin, Iouri Ouchakov.
 
Avec la Russie, l’Iran est l’autre grand allié du régime du président syrien Bachar al-Assad auquel il apporte une assistance militaire, notamment par l’envoi de «conseillers» et de «volontaires» sur le terrain dont une cinquantaine sont morts depuis plus d’un mois.
 
Téhéran et Moscou entretiennent des relations en dents de scie depuis la révolution islamique de 1979, que la Russie - alors Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) - a été l’un des premiers pays à reconnaître. Mais Moscou a ensuite apporté son soutien à l’Irak de Saddam Hussein dans sa guerre contre l’Iran entre 1980 et 1988.
 
Les deux pays ont depuis resserré leurs liens avec notamment une importante coopération économique et militaire, comme en témoigne le récent contrat sur la livraison d’ici la fin de l’année par la Russie à l’Iran de systèmes de missiles de défense antiaérienne S-300.
 
Ils ont également en commun d’être parmi les principaux producteurs de gaz au monde, dont ils veulent relancer la consommation, assurer des prix justes et la transparence du marché.
 
Ces thèmes seront d’ailleurs au centre du sommet du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG, douze pays membres) de Téhéran auquel, outre MM. Poutine et Rohani, doivent aussi assister les présidents du Venezuela, Nicolas Maduro, de la Bolivie, Evo Morales et du Nigeria, Muhammadu Buhari.
 
L’Iran possède parmi les plus grandes réserves de gaz au monde, évaluées à 33 trillions de mètres cubes, essentiellement concentrées dans l’immense champ gazier de South Pars, situé à une centaine de km au large des côtes iraniennes dans le Golfe, partagé avec le Qatar.
 
La levée des sanctions internationales en 2016, prévues par l’accord nucléaire de juillet entre les grandes puissances et l’Iran en échange de son engagement à limiter son programme nucléaire civil, devrait lui permettre d’augmenter sa production.
 
L’Iran produit actuellement 173 milliards de mètres cubes de gaz par an, essentiellement destinés à son marché intérieur, selon les chiffres du ministère du pétrole. L’exportation se limite aux pays voisins tels que la Turquie, l’Irak et l’Arménie.
 
Son objectif, avec l’aide des grands groupes pétroliers et gaziers internationaux, est d’exporter de plus en plus et de parvenir d’ici 2020 à une production quotidienne de 1,3 milliard de mètres cubes.
 
Les douze pays membres de FPEG produisent 42% du gaz au monde, possèdent 70% des réserves mondiales, 40% des gazoducs et assurent le commerce de 65% du Gaz naturel liquéfié.
 
AFP
 
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