La Turquie aurait réagi différemment si elle avait su que l'avion était russe


La Turquie aurait réagi différemment si elle avait su que l'avion était russe

  • 27-11-2015 12:47:29   | Turquie  |  Politique

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déploré jeudi que son homologue russe Vladimir Poutine n'ait pas répondu à ses appels téléphoniques après que l'armée turque eut abattu un avion de chasse russe accusé d'avoir violé son espace aérien à la frontière syrienne.

"Après l'événement, j'ai appelé M. Poutine, mais jusqu'à maintenant M. Poutine n'a pas répondu", a déclaré le chef de l'Etat turc dans un entretien à la chaîne de télévision française France 24.

"Si nous avions su que c'était un avion russe, peut-être y aurait-il eu des mises en garde de nature un peu différente", a ajouté M. Erdogan, "on aurait peut-être pu empêcher autrement cette violation de l'espace aérien".

L'aviation turque a abattu mardi un bombardier russe Sukhoï Su-24 qui, soutient Ankara, violait son espace aérien, après l'avoir mis en garde à dix reprises.

La Russie assure au contraire que son avion n'a pas franchi la frontière et qu'il n'a jamais été contacté avant d'être abattu.

L'incident, le plus grave depuis que la Russie intervient directement en Syrie il y a deux mois, a déclenché une crise diplomatique entre Ankara et Moscou.

Les autorités russes ont annoncé jeudi qu'elles préparaient des mesures de rétorsion économique contre Ankara, qu'elles ont accusé d'avoir partie liée avec l'EI, M. Poutine dénonçant encore jeudi ceux qui "couvrent le trafic de pétrole, d'êtres humains, de drogue, d'oeuvres d'art et d'armes".

Le chef de l'Etat turc a démenti une nouvelle fois que son pays achetait du pétrole aux jihdistes. "Ce sont des mensonges, ce sont des calomnies", a-t-il dit.

"Nous n'avons jamais, mais vraiment jamais eu ce genre de commerce avec des organisations terroristes", a poursuivi M. Erdogan, "il faut le prouver, au moment où ils le prouveront, Tayyip Erdogan ne restera pas en poste ici".

 

AFP

  -   Politique