Turquie: Assassinat du bâtonnier de Diyarbakir


Turquie: Assassinat du bâtonnier de Diyarbakir

  • 01-12-2015 11:45:35   | Turquie  |  Politique

Le célèbre avocat kurde Tahir Elçi, figure de la cause kurde a été abattu samedi 28 novembre, alors qu’il s’apprêtait à faire une déclaration sur les destructions survenues quelques semaines plus tôt dans le quartier historique de Sur. Son assassinat intervient un mois après qu’il ait fait l’objet d’intimidations de la part du pouvoir, interpellé en pleine nuit par les forces anti-terroristes turques.

 

Quelque 50 000 personnes ont assisté, dimanche 29 novembre, aux obsèques du célèbre avocat kurde Tahir Elçi, tué la veille en Turquie. Firat Anli, le comaire de Diyarbakir, la « capitale » à majorité kurde du sud-est de la Turquie, avait annoncé samedi l’assassinat par balle du bâtonnier de l’ordre des avocats pour la ville.

Militant actif de la cause kurde, l’avocat a été mortellement touché à la tête, samedi matin, alors qu’il s’apprêtait à faire une déclaration sur les destructions survenues quelques semaines plus tôt dans le quartier historique de Sur, situé à l’intérieur des murailles de la vieille ville.

Le tireur, décrit par la presse turque comme un « civil barbu », a commencé par viser Tahir Elçi, qui venait d’achever sa conférence de presse au pied d’un vieux minaret. Avant de prendre la fuite, l’assaillant a mitraillé les personnes présentes, causant la mort d’un policier et blessant plusieurs témoins, dont trois agents de police et des journalistes. Les forces de l’ordre ont riposté sans parvenir à le rattraper.

Cet assassinat intervient un mois après qu’il ait été interpelé en pleine nuit de manière spectaculaire par la police anti-terroriste et traîné devant un juge comme un malfaiteur. Président du barreau de Diyabakir, Tahir Elçi avait été remis en liberté après son interrogatoire dans l’attente de son jugement. Frappé d’une interdiction de sortir du territoire national, il risquait quinze ans de prison. Utilisant son droit à exprimer une opinion, il avait réitéré son point de vue qui lui avait valu son inulpation, à savoir que « le PKK, bien qu’utilisant parfois des méthodes terroristes, n’est pas une organisation terroriste mais un mouvement politique armé bénéficiant d’un large soutien populaire ».

Source RFI/Le Monde

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