Mardi 1 Décembre 2015, 18:30
Avec Boris Adjemian, chercheur affilié à l'Institut des mondes africains, lauréat du premier Prix de la recherche, animée par Christine Chivallon, directrice de recherche CNRS, LAM (Les Afriques dans le Monde), Sciences Po Bordeaux - Université de Bordeaux.
De la fin du XIXe siècle à nos jours, les immigrants arméniens en Éthiopie et leurs descendants se sont distingués par la richesse de leurs ancrages sociaux dans le pays d’accueil. Dans les représentations collectives comme dans la matérialité et la tonalité des parcours individuels, ils ont longtemps occupé une place intermédiaire, à mi-chemin entre le national et l’étranger. Cette sédentarisation a contribué à la formation d’un grand récit idéalisé de l’immigration arménienne dans lequel l’Éthiopie est devenue un homeland de substitution. Elle est scandée dans les mémoires par des figures et des événements emblématiques comme la création de la fanfare royale du ras Täfäri (futur empereur Haylä Sellasé) par quarante orphelins arméniens rescapés du génocide, en 1924.
Au-delà de ses singularités, le cas des Arméniens d’Éthiopie nous invite à prêter attention à la part sédentaire de l’expérience diasporique. Celle-ci ne se résume pas à des réseaux de mobilités, au sentiment de l’exil et au lien réel ou rêvé à la terre d’origine, mais met également à l’épreuve la faculté des spécialistes des migrations et des diasporas à saisir et transcrire ces enracinements individuels et collectifs.
Entrée libre sans réservation, dans la limite des places disponibles.
Auditorium Philippe Dewitte.
Contact :recherche@histoire-immigration.fr
Palais de la Porte Dorée
293, avenue Daumesnil
75012 Paris