L'embargo russe sur certains produits alimentaires turcs s'appliquera à partir du 1er janvier prochain, en vertu du décret publié mardi par le gouvernement russe qui officialise les mesures de rétorsion économiques décrétées par Moscou après la destruction de son bombardier par l'aviation turque.
Cette interdiction concerne 17 catégories dont les volailles (poulet et dinde), le sel, des fruits et légumes, dont notamment les tomates, oranges et mandarines, importées en grande quantité de Turquie, est-il précisé. En revanche, les citrons, autre produit très importé de Turquie, ne sont pas visés.
La Russie a en revanche décidé de ne pas interdire les biens de consommation produits par l'industrie légère.
Déjà annoncée, l'interdiction de tous les vols charters entre les deux pays s'applique dès mardi, selon le document. Elle s'ajoute à la recommandation aux Russes de ne plus se rendre en Turquie qui a conduit les voyagistes à cesser de vendre des séjours vers cette destination. Les Russes constituent après les Allemands le deuxième contingent de touristes en Turquie.
Jeudi, le Premier ministre Dmitri Medvedev avait demandé à son gouvernement de préparer une série de mesures de rétorsions économiques après "l'acte d'agression" de la Turquie qui avait abattu deux jours plus tôt un bombardier russe à la frontière syrienne.
Vladimir Poutine avait défini les grandes lignes de ces mesures dans un décret signé samedi et le document publié mardi détaille leur champ d'application.
Ces mesures incluent également des restrictions sur l'embauche de citoyens turcs par les entreprises russes et conditionnent l'attribution de contrats de construction à l'approbation du gouvernement, touchant un secteur où les sociétés turques sont très présentes.
L'application d'un nouvel embargo alimentaire partiel en plus de celui appliqué aux Occidentaux, dont l'Union européenne, à cause de la crise ukrainienne fait craindre une nouvelle hausse des prix en Russie.
Les économistes de la banque russe Alfa ont évalué lundi à 1,5 point l'effet de ces mesures sur l'inflation, dont le taux annuel dépasse déjà 15%.
Le décret du gouvernement ordonne aux ministères de l'Industrie et de l'Agriculture de surveiller de près les prix des produits concernés et de prendre des mesures en cas d'abus.
Au delà des catégories interdites, toute les produits alimentaires turcs feront l'objet de contrôles sanitaires renforcés car ils sont considérés comme "à risque", a prévenu mardi la patronne de l'agence de protection des consommateurs Anna Popova à l'agence TASS.
AFP