« Révolution » en Arménie ?


« Révolution » en Arménie ?

  • 03-12-2015 15:37:52   | Arménie  |  Politique

La « une » de l’ensemble des quotidiens est consacrée à la manifestation non-stop de l’alliance d’opposition Nouvelle Arménie, à partir du 1er décembre, sur la place de la Liberté, qui a pour objectif de parvenir à l’annulation du référendum constitutionnel du 6 décembre, mais aussi derenverser le « régime » de Serge Sarkissian. La police a fait état d’environ mille manifestants rassemblés sur la place de la Liberté. Les leaders de cette alliance, Raffi Hovhannissian (parti Héritage) et Jirayr Sefilian (Parlement fondateur), ont annoncé le début d’une « révolution » dans le pays, exhortant les forces anti-émeutes à ne pas exécuter les ordres du gouvernement « illégal ». Selon Raffi Hovhannissian, ce mouvement marquera le début d’une « nouvelle Arménie ». Jirayr Sefilian, quant à lui, a appelé les autres formations de l’opposition à rejoindre leur mouvement. Les organisateurs du rassemblement ont dénoncé le contrôle rigoureux, voire la fermeture, des routes menant vers Erevan, en raison de quoi nombre de leurs partisans n’auraient pas pu se rendre dans la capitale pour prendre part au rassemblement. La manifestation a été suivie par une marche dans le centre-ville. Les quotidiens font état de heurts entre les forces anti-émeutes et les manifestants, lorsque ceux-ci ont voulu s’approcher du bureau du parti Républicainenscandant « mort au régime ! ». Plusieurs quotidiens publient la photo de Raffi Hovhannissian un bouquet de fleurs à la main qu’il voulait déposer devant le bureau du parti au pouvoir...Les manifestants sont retournés sur la place de la Liberté pour y faire un sit-in non-stop. Selon Hayots Achkhar, la mairie d’Erevan n’a pas autorisé les manifestants à dresser des tentes sur la place de la Liberté. Une nouvelle manifestation est prévue ce 2 décembre sur la place de la Liberté. Selon Jamanak, si ce début des actions de désobéissance n’était pas impressionnant, il ne constituait pas non plus un échec. Par la voix de son porte-parole, Edouard Charmazanov, le parti Républicain a insisté sur le fait qu’il n’était point inquiet des manifestations de l’opposition et ne voyait pas de menaces émanant d’elles. Il a décrit le dirigeant du parti Héritage Raffi Hovhannissian comme une « figure non sérieuse », qui, lors des dernières élections présidentielles avait obtenu un demi-million de voix, mais qui les a aussitôt perdues. M. Charmazanov a répété que dans un avenir visible, le parti Républicain allait demeurer le parti le plus puissant de la scène politique arménienne et qu’un changement de pouvoir n’était possible qu’en 2017 à la suite des élections législatives. M. Charmazanov a reconnuque nombre de citoyens étaient insatisfaits du travail des autorités. Selon lui, dans un pays où il y a de la corruption, de la pauvreté et des problèmes sociaux, il est normal qu’il y ait une couche mécontente. Le porte-parole a appelé à l’unité nationale au moment où le pays, mais aussi la région et le monde traversent une période difficile et où des défis se posent en termes de sécurité globale. Selon lui, « on est au seuil d’une troisième guerre mondiale, et nul ne saurait exclure que la Turquie n’aille pas inciter l’Azerbaïdjan à reprendre les actions militaires contre le HK ». / Hayots Achkhar, Hayastani Hanrapetoutioun, Haykakan Jamanak

Revue de presse de l’Ambassade de France en Arménie en date du 2 décembre 2015

  -   Politique