La « une » des quotidiens est consacrée aux actions de protestation non-stop de l’alliance d’opposition Nouvelle Arménie sur la place de la Liberté, qui, pour la deuxième journée, ont attiré moins de monde que la veille. L’un des dirigeants de l’Alliance, Jirayr Sefilian, a tenté de remotiver la foule d’environ 600 personnes, déclarant que « ça ne veut pas dire que nous sommes plus faibles. Je suis sûr que nous sommes plus forts qu’hier. Tout le monde a réalisé que nous pouvons mener à terme ce que nous voulons faire ». Il a exhorté plus d’Arméniens à se joindre aux manifestations, puisque tout dépendait d’eux et qu’il revenait au peuple de bâtir son avenir. Un autre leader de l’alliance, Raffi Hovhannissian, a également reconnu qu’il y avait moins de manifestants que la veille, mais a affirmé que la campagne prendrait de l’ampleur dans les prochains jours. Les manifestants ont marché vers le bâtiment de la Commission électorale centrale pour demander une annulation du référendum.

Dans un entretien avec Joghovourd, Jirayr Sefilian a relevé que l’alliance a adopté la stratégie d’une lutte pacifique, mais que ce choix ne pouvait pas être éternel. « Avec Raffi Hovhannissian, nous avons conclu qu’on ne saurait rester en proie à cette seule option. S’il est nécessaire, il faut aller à des changements à tout prix », a-t-il dit.

Le député de l’opposition, Nikol Pachinian, que les leaders de l’alliance Nouvelle Arménie avait appelé à rejoindre les actions de protestation, a précisé qu’il ne se joindrait pas à ce mouvement, remettant en cause la capacité des organisateurs à atteindre leurs objectifs, à savoir faire annuler le référendum constitutionnel et renverser le pouvoir de Serge Sarkissian. M. Pachinian a expliqué que cette alliance devrait commencer par présenter un plan d’action clair : « Le changement de régime n’est pas quelque chose qui peut sortir d’un ciel bleu clair, comme par enchantement. Nos collègues doivent décrire les événements qui auront lieu, dire ce qui pourrait contraindre Serge Sarkissian à démissionner. Quand ils invitent les gens à venir manifester sur la place, ils devraient expliquer ce qu’ils envisagent de faire. Vont-ils prendre d’assaut le palais présidentiel ou le bâtiment du gouvernement ? ». Le parti de Levon Ter-Petrossian, Congrès national arménien, tout en saluant la campagne de Nouvelle Arménie, a également refusé d’y adhérer.

Jamanak constate que même si les leaders de l’alliance essaient de motiver la société, leur stratégie est vouée à l’échec. Joghovourd se montre critique par rapport à Raffi Hohvannissian, notant que les « actions étranges » de cet homme politique n’étonnent plus personne. Le journal énumère ses erreurs politiques, s’étonnant qu’on puisse encore avoir des espoirs envers sa personne.

Revue de presse de l’Ambassade de France en Arménie en date du 3 décembre 2015

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