La Russie a catégoriquement rejeté jeudi les accusations du Premier ministre turc Ahmet Davutoglu de tentative de "nettoyage ethnique" en Syrie et d'une stratégie militaire qui "renforce" l'organisation Etat islamique (EI).
"Ces déclarations (...) témoignent du fait que les autorités turques sont totalement détachées de la réalité, de ce qui se passe réellement dans la région", a déclaré la porte-parole du ministère russe, Maria Zakharova, lors d'une conférence de presse. "Ce sont des déclarations indignes et des accusations sans fondement", a-t-elle souligné.
M. Davutoglu a accusé mercredi la Russie "d'essayer de faire du nettoyage ethnique dans la région de Lattaquié (nord-ouest de la Syrie) pour forcer (à partir) toutes les populations arabes sunnites et turkmènes qui n'ont pas de bonnes relations avec le régime" de Damas, soutenu par Moscou.
Ankara a accusé à de multiples reprises les Russes, qui mènent des frappes aériennes contre l'EI en Syrie depuis fin septembre à la demande du président syrien Bachar el-Assad, de viser essentiellement des groupes d'opposition modérés, notamment des combattants syriens turcomans du nord de la Syrie, pour maintenir en vie le régime de Damas.
La Turquie et la Russie traversent leur pire crise diplomatique depuis la Guerre froide, après qu'un avion militaire russe a été abattu le 24 novembre par l'armée turque. Moscou a déjà annoncé des mesures de rétorsion à l'encontre d'Ankara, parmi lesquelles figurent un embargo alimentaire et le rétablissement d'un régime de visa à partir du 1er janvier.