L'Irak cherche à obtenir la condamnation des Nations unies pour le déploiement, sans sa permission, de troupes et chars turcs dans le nord de son territoire, rapporte jeudi le ministère des Affaires étrangères.
Bagdad avait donné dimanche 48 heures à la Turquie pour retirer ses troupes -qui entraînent, selon Ankara, des Irakiens à combattre l'organisation Etat islamique (EI)- mais le délai a pris fin sans retrait.
L'Irak est en train de contacter les cinq membres du Conseil de sécurité de l'Onu "pour obtenir un soutien international afin d'adopter une résolution (...) condamnant la violation", indique le ministère irakien.
Bagdad a également réclamé une réunion d'urgence des ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe pour discuter "des conséquences de cette violation" et prendre position sur la question.
Mais selon la Turquie, le récent déploiement de son armée au nord de la ville de Mossoul, fief de l'EI, est une simple "rotation d'effectifs" et s'est fait en coordination avec le ministère de la Défense irakien.
Ankara argue que l'armée turque entraîne depuis mars des combattants irakiens dans le camp de Bachiqa et que les troupes qui s'y trouvent n'ont pas pour mission de combattre.
"Notre intention est de protéger ceux qui les entraînent", a déclaré mercredi le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu, parlant d'un "acte de solidarité".
La base de Bachiqa permet à la Turquie d'avoir une présence dans une zone où une vaste opération contre l'EI pourrait avoir lieu.
Un groupe armé s'identifiant comme "Fouraq al-Mot" (Les escadrons de la mort) a diffusé mercredi une vidéo dans laquelle il menace la Turquie de représailles si elle ne retire pas ses troupes d'Irak.
Un groupe utilisant ce même nom avait revendiqué en septembre l'enlèvement de 18 travailleurs turcs en Irak, libérés durant le même mois.
Ankara a appelé mercredi ses ressortissants en Irak à quitter le territoire, sauf le Kurdistan autonome (nord), frontalier de la Turquie, en invoquant des risques sécuritaires.
AFP