Le fragile cessez-le-feu instauré entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan autour de la région du Nagorno-Karabakh ne tient plus, a estimé mardi Erevan en qualifiant de "guerre" les fréquents accrochages armés qui se déroulent à sa frontière.
"Ce que nous avons aujourd'hui, c'est une guerre. Nous devons utiliser le mot +guerre+ puisqu'il n'y a plus de cessez-le-feu", a lancé devant les journalistes le porte-parole du ministère arménien de la Défense, Artsrun Hovhannissian.
"L'Azerbaïdjan utilise tout l'armement existant: chars, artillerie et défense anti-aérienne", a-t-il ajouté, accusant Bakou de multiplier les provocations le long de la ligne de démarcation.
Ces déclarations interviennent moins d'une semaine après une réunion à Berne entre les dirigeants des deux pays, Ilham Aliev et Serge Sarkissian, destinée à trouver une issue au conflit au Nagorno-Karabakh qui empoisonne depuis des décennies leurs relations. Ces pourparlers se sont terminés sans avancée concrète.
L'Arménie et l'Azerbaïdjan, deux anciennes républiques soviétiques du Caucase du Sud, sont en conflit depuis la fin des années 1980 au sujet du Nagorno-Karabakh. Peuplé en majorité d'Arméniens mais rattaché à l'Azerbaïdjan à l'époque soviétique, le Nagorno-Karabakh a été le théâtre d'une guerre qui a fait 30.000 morts et des centaines de milliers de réfugiés entre 1988 et 1994.
Malgré plusieurs années de négociations et la signature d'un cessez-le-feu, aucun traité de paix n'a été signé. Les accrochages se sont multipliés ces derniers mois, au point que l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a prévenu que "le statut quo devenait intenable".
Bakou a déjà menacé de reprendre la région par la force si aucun progrès diplomatique n'était réalisé, tandis que l'Arménie a prévenu qu'elle riposterait à toute action militaire.