Il n’y a plus de cessez-le-feu entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan


Il n’y a plus de cessez-le-feu entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan

  • 23-12-2015 18:52:28   | Arménie  |  Politique

C’est ce qu’a déclaré le porte-parole du Ministère de la Défense, Artsrun Hovhannissian, lors d’une conférence de presse, qualifiant de « guerre » les accrochages sur la ligne de contact. Il a demandé aux journalistes de ne plus utiliser le mot « paix » dans leurs articles concernant le conflit du HK, puisque « nous n’avons plus de paix ». Selon le porte-parole, ce n’est plus un secret, et aucun expert ne le met en doute, que cette situation n’est rien d’autre qu’une « guerre ». Il a de surcroît demandé aux journalistes de ne plus utiliser l’expression « violation du cessez-le-feu », puisqu’il n’y a « plus de cessez-le-feu ». Selon le porte-parole, l’Azerbaïdjan utilise tout l’armement existant qu’on puisse utiliser sur la ligne de front, à savoir des mortiers, des lance-grenades, et récemment des chars et des canons D-30 de 122 mm. L’effet de cette dernière munition sur la ligne de front est plus néfaste que celui d’un char. A la question de savoir si l’Arménie répond par l’artillerie aux tirs d’artillerie de l’Azerbaïdjan, le porte-parole a répondu que ce n’est pas toujours nécessaire d’utiliser un canon D-30 contre une arme similaire. On peut utiliser un mortier de manière plus ciblée et avoir un meilleur effet. Selon M. Hovhannissian, l’adversaire se fixe des objectifs ambitieux qu’il n’a jamais réussi à atteindre ni par l’utilisation de l’artillerie, ni par des tentatives d’incursion. Le porteparole a ajouté que l’Azerbaïdjan épuise le potentiel de ses forces spéciales. Aux cours des deux dernières années, les morts parmi les conscrits azerbaïdjanais auraient diminué, mais les pertes parmi les officiers auraient en revanche augmenté. Selon le porte-parole, au cours de cette année, les forces armées azerbaïdjanaises auraient eu de 210 à 215 morts. Les pertes de la partie arménienne à la suite des tirs azerbaïdjanais dépassent la quarantaine cette année, y compris les civils.

Dans un entretien avec Jamanak, Artsrun Hovhannissian commente les propos tenus lors de cette conférence de presse, précisant qu’il ne faut pas comprendre le terme de « guerre » au sens propre, mais au sens d’« opérations militaires » ou de « guerre hybride ». Lorsque l’adversaire utilise de l’artillerie lourde de manière permanente, l’on ne saurait alors parler de « régime de cessezle-feu », mais bien d’« opérations militaires ».

Hraparak désapprouve les propos du porte-parole tenus lors de sa conférence de presse, dans la mesure où un porte parole n’a aucune compétence pour « déclarer la guerre », ce droit étant réservé, en vertu de la Constitution en vigueur et de celle qui vient d’être adoptée par référendum, à l’AN. Même si le porte-parole n’a pas utilisé ce terme au sens propre, il a dépassé ses compétences, selon le commentateur de Hraparak, et semé la panique dans la société, pour laquelle le Ministère doit présenter des excuses.

Par ailleurs, Haykakan Jamanak relève que dans la soirée du 22 décembre, les forces azerbaïdjanaises ont bombardé les villages limitrophes Baghanis et Voskévan de la région du Tavouch. On ne déplore pas de victimes humaines.

 

Revue de presse date du 23 décembre 2015 de l’Ambassade de France en Arménie

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