De Harut Sassounian. Course serrée à la présidentielle américaine : bonne nouvelle pour les Arméno-américains


De Harut Sassounian. Course serrée à la présidentielle américaine : bonne nouvelle pour les Arméno-américains

  • 22-02-2016 18:17:09   | USA  |  Articles et analyses

Les deux principaux partis ayant commencé à organiser des primaires pour choisir leurs candidats à l’élection présidentielle de cet automne, les Arméno-américains évaluent les mérites des huit candidats restants. 
 
J’aimerais demander aux Arméniens qu’ils s'abstiennent désormais de demander aux candidats présidentiels de reconnaître le génocide arménien s’ils sont élus. Poser cette question soulève deux problèmes : 
 
1) Les Arméniens devraient savoir, sur la base des précédentes expériences décevantes, qu’ils ne peuvent se fier aux promesses faites par la plupart des hommes politiques. 
 
2) Il n’est pas nécessaire de leur demander de faire cette promesse, puisque le génocide arménien a été reconnu à plusieurs reprises au fil des années par divers départements du gouvernement américain : 
a) Document soumis par le gouvernement américain à la Cour internationale de justice en 1951 ; 
b) Résolutions adoptées par la Chambre des Représentants en 1975 et 1984 ; 
c) Proclamation du président Reagan faisant référence au génocide arménien le 22 avril 1981. 
 
En outre, cette perpétuelle poursuite de la reconnaissance du génocide – alors qu’il a déjà été reconnu – ne ferait que saper sa reconnaissance et semer le doute sur sa véracité. 
 
Les Arméno-américains devraient plutôt demander à leurs candidats présidentiels quelle est leur position sur des questions importantes telles que : 
 
1) Allouer plus d’aide étrangère à l’Arménie et à l’Artsakh (Karabagh) ; 
2) Promouvoir les échanges commerciaux américains avec l’Arménie ; 
3) Faire pression sur la Turquie pour qu’elle lève son blocus de l’Arménie ; 
4) Exiger que la Turquie restitue au patriarcat arménien d’Istanbul les églises confisquées ; 
5) Condamner l’Azerbaïdjan pour ses menaces et attaques répétées contre l’Arménie et l’Artsakh ; 
6) Soutenir l’indépendance de l’Artsakh. 
 
Une fois élus, les officiels devraient être désireux de satisfaire certaines de ces exigences, afin de conserver le soutien de la communauté arménienne lors de leurs futures campagnes pour une réélection. 
 
Voici des informations sur la position des six candidats présidentiels républicains concernant les questions arméniennes : 
 
Gov. Jeb Bush (Floride) 
-- S’est rendu avec son fils en Arménie pour une mission humanitaire le 24 décembre 1988, peu de temps après le tremblement de terre ; 
-- A publié une proclamation sur le génocide arménien le 7 avril 2006 ; 
-- A reçu le prix Ami de l’Arménie en 2013, accordé par le diocèse oriental de l’Église arménienne. 
 
Gov. John Kasich (Ohio) 
-- A obtenu les classements C, D et F de l’ANCA pendant la plus grande partie de son mandat à la Chambre des Représentants, de 1983 à 2001 ; 
-- A co-signé les lettres au président Bush et au dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev en 1991, en vue de soutenir l’indépendance de l’Artsakh; 
-- A co-soutenu la résolution sur le génocide arménien en 2000 ; 
-- A publié une proclamation en 2012 pour célébrer la Journée de l’indépendance de l’Arménie, quand il était gouverneur. 
 
Sén. Ted Cruz (Texas) 
-- A obtenu le classement C de l’ANCA en 2014 ; 
-- A fait une déclaration sur le génocide arménien et a co-soutenu la résolution sur le génocide arménien en 2015. 
 
Sén. Marco Rubio (Floride) 
-- A obtenu de l’ANCA le classement C en 2012 et B en 2014 ; 
-- A voté pour le passage de la résolution sur le génocide arménien dans la Commission des relations étrangères du Sénat en 2014 ; 
-- A co-soutenu la résolution sur le génocide arménien en 2015; 
-- A co-signé la lettre au président Obama l’exhortant à reconnaître le génocide arménien en 2015. 
 
Le neurochirurgien Ben Carson (Michigan) : pas de déclarations sur les questions arméniennes. 
 
L’homme d’affaires Donald Trump (New York) : pas de déclarations sur les questions arméniennes.
 
Voici des informations sur la position des deux candidats présidentiels démocrates concernant les questions arméniennes : 
 
La Secrétaire d’État Hillary Clinton (New York) 
-- En tant que sénatrice, a co-signé les lettres au président Bush l’exhortant à reconnaître le génocide arménien en 2005 et 2006 ; 
-- A co-soutenu les résolutions sur le génocide arménien en 2006 et 2007 ; 
-- En tant que candidate à la présidentielle en 2008, a promis de reconnaître le génocide arménien ; 
-- Plus tard en 2008, s’est exprimée lors d’un banquet au Centre culturel turc à New York en présence d’Erdogan, alors Premier ministre turc ; 
-- Au cours d’une visite officielle à Erevan en 2010, a déposé une gerbe au Mémorial du génocide arménien, ce que l’ambassade américaine en Arménie avait qualifié d’acte « privé », alors que le ruban de la gerbe portait l’inscription « De la Secrétaire d’État Hillary Rodham Clinton » ; 
-- En 2012, alors Secrétaire d’État, a fait référence au génocide arménien en termes de « sujet de débat historique », contredisant ainsi sa position précédente claire, sur cette question importante. 
 
Sén. Bernie Sanders (Vermont) 
-- A obtenu de l’ANCA le classement A+ en 2012 et C en 2014 ; 
-- Pendant son mandat à la Chambre des Représentants (1991-2007), a soutenu diverses questions arméniennes, y compris les résolutions sur le génocide arménien en 1996, 1997 et 2000 ; 
-- A co-signé les lettres au président Bush l’exhortant à reconnaître le génocide arménien en 2002, 2003 et 2004 ; 
-- En tant que sénateur, a co-sponsorisé en 2012 deux résolutions sur le génocide arménien et la restitution par la Turquie des églises arméniennes. 
 
Les sondages et les résultats des primaires précédentes indiquent qu’aucun candidat des deux partis n’est susceptible d’obtenir une forte majorité aux primaires et aux élections de novembre, ce qui devrait encourager les candidats à être davantage à l’écoute des électeurs, y compris les Arméno-américains. 
 
Dans ces circonstances, je suggère à la communauté arméno-américaine de s'abstenir de s’engager prématurément pour un candidat quel qu’il soit. 
 
Quant à la décision de choisir qui soutenir, elle peut être prise plus tard, lorsque la course à la présidentielle va se resserrer et que les candidats auront plus désespérément besoin de voix ! 
 
 
De Harut Sassounian 
The California Courier 
 
 
 
 
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