VIDEO – Les Guerres entre Civilisations: Nouvelle donne et ses imperatifs (Racines profondes d’une guerre de 44 jours)
12-08-2021 17:16:20 | Arménie | Politique
Pendant des millénaires s’est formé, perfectionné et étendu un outil de la plus haute importance garantissant l’existence , l’intégrité et le développement de la civilisation humaine – le Communicateur – sur le territoire de l’Asie Mineure et du Proche-Orient. Apparu dans la région où sont apparues de très anciennes cultures résultantes d’une interaction touchant pratiquement tous les domaines de la vie (religion, rites, organes de gouvernance, les arts, l’artisanat, les échanges commerciaux …), ce Communicateur, déjà à l’aube des temps , servait d’étalon dans l’organisation de la vie au quotidien, les réalisations des uns devenant communes à tous et les différentes cultures , les civilisations étaient perçues comme composantes à égalité de l’organisation commune.
Le berceau du Communicateur se situait sur le Plateau Arménien et ses territoires adjacents. « Les gardiens du Communicateur » jouaient un rôle éminemment important: il s’agissait des peuples vivant sur le territoire de ce communicateur qui préservaient ses fonctions pendant les quelques millénaires qui nous précèdent. Parmi les gardiens du communicateur, les arméniens ont joué un rôle prépondérant en tant que support et développeur d’une des civilisations évolutive et créatrice qualifiée de « civilisation agraire ». L’aire de cette « civilisation agraire » et son développement devinrent attractifs pour les communautés aux paradigmes civilisationnels différents dont l’existence était basée sur le vol des résultats du travail de l’aire environnante. Les normes civilisationnelles de « la piraterie nomade » se fondent sur la violence immédiate, le brigandage, la destruction de l’héritage culturel et une appropriation primitive. La civilisation « usuraire » se révèle sous forme d’un virus sociétal lorsque, sous un faux semblant de mimétisme, elle adhère aux objectifs et problématiques de la « civilisation agraire » et en usurpe les ressources.
Ces deux formes civilisationnelles sont comme deux sœurs jumelles et agissent toujours de concert. Pendant près de trois mille ans, les invasions des « civilisations nomado-usuraires » dans l’aire de la « civilisation agraire » ont revêtu un caractère constant. Leurs intrusions dans l’aire de la « civilisation agraire », façonnée sur un temps si long et aux valeurs sacralisées, ont été perçues comme un malentendu dont les conséquences étaient aisément circonscrites. Mais, avec le temps, les incursions de la «civilisation nomado-usuraire » ont cessé d’être perçues comme une menace existentielle. Cela permettait à cette dernière, après chaque invasion avortée, de se forger une expérience pour la tentative suivante.
Ainsi, ces derniers deux cent ans, dans le cadre de l’aire de « la civilisation agraire», le phénomène usurier a réussi à se légitimiser en tant mode de vie de la société, modifiant les règles morales et l’éthique en rationalité. Cela a engendré une dégradation des « modes reproducteurs de l’aire agraire », leur remplacement par des principes de spoliation « nomado-usuraire » et de redistribution. Le changement des canons de la morale et de l’éthique – ces fondements conducteurs qui constituent le ciment des traditions, des bases culturelles et les règles d’interdit propres à chaque culture nationale, préservant l’humain à l’échelle sociétale et à l’élan créateur contre l’idée de « rentabilité » a ouvert la boîte de Pandore, engendrant toutes sortes d’idées et de systèmes conduisant à la fin du monde. Et justement en ce moment, c’est ce processus catastrophique que l’humanité est en train de vivre.
On constate avec netteté aujourd’hui que le paradigme « parasite » et en particulier le « nomado-usuraire » conduisent à l’impasse. Toutes les formes existantes de régulation sociale s’avèrent fictives, servant des intérêts spoliateurs et redistributeurs. Les menaces croissent de façon impétueuse à tous les niveaux avec une totale absence de projection dans le futur, pour tous les individus sans exception ainsi que pour leurs descendants. Il y a absence totale de consensus à tous les niveaux – que ce soit à l’international ou au sein des Etats eux-même. On constate également qu’à l’intérieur du paradigme « parasite » lui-même, il n’existe pas de solutions permettant la conservation de la civilisation humaine. Trouver des possibilités permettant de préserver la civilisation humaine, des voies de transition vers de nouvelles formes d’interférences au sein de l’espace humain est la question fondamentale actuelle. Il est de circonstance ici d’utiliser le sens des expressions : ici est le début, là est la fin ; ici se trouve l’entrée, là, la sortie et ainsi de suite. L’humanité a commencé à exister et évoluer sur l’aire du Communicateur, selon des principes de réciprocité à l’échelle de l’homme, avec pour fil conducteur la morale et l’éthique. L’humanité doit reprendre possession de ces principes en tenant compte des erreurs qui ont permis les conséquences catastrophiques actuelles.
Concernant les erreurs, il convient en premier lieu de désigner le paradigme « parasite » comme représentant une menace existentielle et lui opposer, à elle et à d’autres menaces, une forme de protection. L’une des formes évidentes de défense serait, étant donné leurs mécanismes foncièrement néfastes sur les civilisations – leur interdire l’accès à l’aire « civilisationnelle agraire ». Les principes de la « civilisation agraire » doivent être reconnus non pas en tant que dogmes du passé mais comme des réalités en mouvement, capables de prévenir les menaces possibles.
Il faut être particulièrement vigilants quant aux interactions des formes sociéto-virales. Elles appellent à une forme de défense évidente – l’isolation de la source de l’interaction sociéto-virale de l’espace humain. Mais cela ne suffit pas. Il faut développer des solutions innovantes permettant de neutraliser les éléments porteurs d’interactions socio-virales, porter atteinte à leur potentiel. L’aire du Communicateur constitue vraisemblablement l’endroit le plus adéquat pour l’émergence de principes de transition vers de nouvelles formes (oubliées du passé) sociales interactives. C’est dans ce nouveau cadre qu’est mis en avant le projet de restauration des fonctions du Communicateur. Ce projet propose que les peuples-dépositaires du Communicateur mais également tous les peuples qui ont enrichi la civilisation universelle créative par leur culture propre y participent. Un autre projet – le Forum Ararat – propose de créer au pied de la sainte montagne Ararat un musée ouvert , dépositaire de toute la multiplicité créative des cultures nationales appartenant à l’humanité entière . Celui-ci sera un lieu de création commune, creuset de la formation d’un nouveau paradigme civilisationnel humain.
A la Civilisation Arménienne il incombera un rôle particulier. Non pas par sa place dans l’histoire du Communicateur, mais par sa motivation à être l’antidote au paradigme « parasite ». Ici le mot-clé « antidote » – désigne la mission ultra lourde qui ne peut être motivée que par un état d’esprit « antidote » qu’on s’attribue comme réalité personnelle contre la consolidation constante et immédiate de tous les systèmes du paradigme « parasite », pouvant parer n’importe quel coup possible contre le monde arménien. Longtemps et aujourd’hui encore, devant de telles confrontations, l’arménité n’avait et n’a pas d’allié.
La puissante de contamination des systèmes parasites a précipité l’érosion de l’essence des peuples. Elle réside dans l’affaiblissement du sens de l’idée de soutien à son propre système identitaire. Aussi appartient-il aux Arméniens en premier, de mobiliser leur potentiel – qui dans plusieurs de ses aspects a échappé à l’érosion de son arménité. Ce ne sont pas dix millions d’individus mais beaucoup plus, enrichis par le contact pluriel de toute la civilisation humaine. Dans le même temps, il importe de chercher et trouver tous les individus, les peuples, les pays qui se sont affranchis du joug du parasitisme et sont prêts pour une lutte commune pour l’avenir de l’humanité.