Dans l’atmosphère tendue de la campagne présidentielle américaine, l’ancien président Donald Trump et l’actuelle vice-présidente Kamala Harris ont publié des déclarations aux électeurs arméno-américains pour solliciter leur soutien.

 

La semaine dernière, sur sa plateforme médiatique « Truth Social », Trump a publié une déclaration accusant Harris de « ne rien faire alors que 120 000 chrétiens arméniens étaient horriblement persécutés et déplacés de force en Artsakh. Les chrétiens du monde entier ne seront pas en sécurité si Kamala Harris est présidente des États-Unis. Lorsque je serai président, je protégerai les chrétiens persécutés, je m’efforcerai de mettre fin à la violence et au nettoyage ethnique, et nous rétablirons la PAIX entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. »

 

D’autre part, la campagne Harris-Waltz a publié la déclaration suivante le 23 septembre 2024 : « Nous ne devons jamais oublier le génocide arménien, au cours duquel environ 1,5 million d’Arméniens ont été déportés, massacrés et conduits à la mort. C’est une tragédie qui continue de façonner l’identité du peuple arménien… Je reste attaché à une paix durable entre l’Arménie et ses voisins qui respecte la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale. Le droit des Arméniens déplacés du Haut-Karabakh à rentrer chez eux en toute sécurité est essentiel pour restaurer la dignité du peuple arménien et la stabilité de la région. Je continuerai à soutenir l’Arménie dans ses efforts pour renforcer la démocratie et favoriser la stabilité dans la région… »

 

La déclaration de Trump n’a pas été publiée par le bureau de campagne de Trump et n’a pas été publiée sur son site Web officiel. Elle n’a été publiée que sur ses réseaux sociaux, ce qui la rend moins officielle. La déclaration de Harris a été publiée sur le papier à en-tête de sa campagne, mais n’a pas été publiée sur son site Web officiel. Trump a utilisé le terme Artsakh, tandis que Harris a fait référence à la région sous le nom de Haut-Karabakh.

 

Il est positif que les deux candidats à la présidence américaine aient fait des déclarations faisant de l’Arménie et de l’Artsakh une partie du discours électoral national.

 

Ce n’est un secret pour personne que de nombreux Arméniens-Américains ont été déçus par les deux candidats. Trump n’a pas levé le petit doigt lorsque l’Azerbaïdjan a attaqué et occupé la majeure partie de l’Artsakh en 2020, alors qu’il était président. Harris n’a rien fait en tant que vice-présidente en 2023, lorsque 120 000 Arméniens d’Artsakh ont été déplacés de force. Ils sont tous deux responsables de leur inaction.

 

Pour faire pression sur Trump et Harris afin qu’ils fassent des déclarations sur les questions arméniennes, le Comité national arménien d’Amérique (ANCA) a mené une longue campagne publique les condamnant pour leur inaction en faveur de l’Artsakh et leur attribuant une note d’échec.

 

Trump, en tant que président, a considérablement augmenté l’aide militaire à Bakou, brisant ainsi le précédent établi de parité dans l’assistance militaire américaine à l’Arménie et à l’Azerbaïdjan. En 2020, lors de l’occupation de la majeure partie de l’Artsakh par l’Azerbaïdjan, il n’a pris aucune mesure face aux crimes de guerre commis par l’Azerbaïdjan, utilisant des armes à sous-munitions interdites contre des civils arméniens, recrutant des terroristes djihadistes islamistes pour combattre l’Artsakh, permettant à la Turquie de déployer des avions de chasse F-16 en Azerbaïdjan pendant la guerre, violant ainsi l’accord d’utilisateur final des États-Unis, refusant de reconnaître le génocide arménien et bloquant activement sa commémoration au Congrès.

 

L’ANCA demande maintenant à Trump de soutenir le droit au retour des Arméniens d’Artsakh en exhortant le président républicain de la Chambre des représentants à soutenir la législation pro-Artsakh. En outre, l’ANCA a demandé au candidat à la vice-présidence de Trump, le sénateur JD Vance, de coparrainer des mesures similaires au Sénat.

 

L’ANCA critique également Harris pour n’avoir pas prononcé un seul mot critique lorsque l’Azerbaïdjan a achevé l’occupation de l’Artsakh et l’expulsion des 120 000 Arméniens d’Artsakh en 2023. Depuis lors, elle n’a rien fait pour garantir le droit des Arméniens d’Artsakh au retour, pour soutenir les sanctions contre les responsables azerbaïdjanais pour crimes de guerre et pour aider à libérer les prisonniers de guerre arméniens et les dirigeants d’Artsakh détenus à Bakou.

 

Plutôt que de faire des promesses de campagne dénuées de sens qui sont rapidement oubliées après l’élection, les Arméniens d’Amérique attendent des actions crédibles de la part des candidats. Il y a des choses qu’ils peuvent faire et dire dans les derniers jours de la campagne, même s’ils auraient dû le dire et le faire depuis longtemps.

 

Étant donné que les deux candidats n’ont pas réussi à défendre les intérêts de l’Arménie et de l’Artsakh au moment où cela comptait vraiment, les Arméniens devraient cesser d’attendre des étrangers, peu importe qui ils sont, qu’ils les aident à résoudre leurs problèmes. Personne ne s’est manifesté pour sauver l’Arménie au cours de notre histoire millénaire et cela n’arrivera ni maintenant ni dans le futur. La seule raison pour laquelle les Américains d'origine arménienne ont le droit d'exiger des candidats qu'ils soutiennent leurs causes est que ces candidats leur demandent leurs votes. Les Arméniens ne devraient pas leur donner leurs votes, à moins qu'ils n'obtiennent quelque chose de concret en retour, pas seulement des promesses creuses.

 

Les sondages indiquent que les deux candidats à la présidentielle sont dans une course extrêmement serrée, ce qui donne l’occasion à des groupes d’électeurs plus petits, comme les Arméniens, de faire pencher la balance dans des États clés comme l’Arizona, la Géorgie, le Michigan, le Nevada, la Caroline du Nord, la Pennsylvanie et le Wisconsin.

 

Je laisse à chaque lecteur le soin de décider pour qui voter.

 

 

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